La « Camera obscura », le sténopé.
Potentiellement, n’importe quel local peut devenir un appareil photographique.
Pour cela, il nous faut mettre en place le cœur même de tout appareil photographique, il nous faut créer une chambre noire. Il faut pour cela, le local doit répondre à quelques caractéristiques que voici :
Vider le local de tout objet ; en faire une « boîte vide ».
Une obscurité totale est nécessaire pour assurer le bon déroulement de l’expérience, il faut donc occulter entièrement le local choisi, ne laisser aucun rayon de lumière pénétrer dans la pièce. Renforcer la densité de l’obscurité ainsi obtenue en peignant la pièce dans une couleur noire mate. Si le noir mat convient si parfaitement c’est parce que celui-ci tendance à absorber les rayons de lumière (celle que nous laisserons entrer dans le local par la suite). Un noir brillant aurait tendance à la refléter et par la même risquerait de gâcher le résultat que nous souhaitons réussir. De ce fait, toute surface brillante susceptible de réfléchir la lumière est à prohiber à l’intérieur de la pièce.
L’opération qui va suivre est l’une des plus importantes dans la mise en place de notre chambre noire.
Elle consiste à percer un trou dans une des faces de la « boîte », un trou d’une dimension en rapport avec la grandeur de la boîte ; trou que nous nommerons sténopé. (Nous déciderons par la suite de préciser la dimension du percement effectué). Nous constatons maintenant que la lumière pénètre par l’orifice réalisé. Nous pouvons visualiser les rayons de lumières inonder le local et aller frapper les surfaces planes de celui-ci. On peut ainsi voir ces rayons se matérialiser encore plus sûrement s’il y a quelques poussières en suspension dans l’air… Demandons-nous alors où se concentre essentiellement les rayons. Nous pouvons imaginer spontanément que la plus forte concentration de lumière se présente au hauteur du percement. En fait, tous les rayons lumineux passent effectivement par le seul orifice créé. Puisque chacun des rayons suit un chemin à l’intérieur de la boîte, certains rayons, arrivant plus directement par l’orifice percé, devraient frapper plus précisément encore le mur situé en face de celui-ci. En nous orientant vers ce mur et en laissant le temps à nos yeux de s’habituer à la pénombre, nous allons distinguer peu à peu des valeurs différentes apparaîtrent sur cette surface plane. D’abord peu discernables, ces formes vont constituer une image de plus en plus précise composée de densités différentes. Là où la lumière vient frapper abondamment la surface plane, nous observerons des valeurs moins denses qu’aux endroits où la lumière parvient en moindre quantité. L’image formée par ces différentes densités est la représentation de ce qui se trouve à l’extérieur de notre boîte, ce qui se trouve en fait devant notre sténopé. Si cette image est difficilement observable c’est d’une part parce que le noir à tendance à la faire apparaître dans des valeurs très sombres et d’autre part parce que cette image se trouve renversée sur l’axe des X et Y. L’image discernée est en fait inversée sur les deux axes par rapport à la réalité extérieure. Cette observation a été réalisée déjà par le passé et le principe en est décrit dès Aristote et plusieurs fois évoqué par des auteurs du XIIIe siècle (Roger Bacon, Guillaume de Saint-Cloud).
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