Principe de réciprocité
Voici le triangle magique des photographes. Sa compréhension vous permettra d’obtenir l’exposition correcte de votre image quelque soit l’appareil que vous utilisez, dernier cri ou ancêtre.
Principe de réciprocité : L’exposition fonctionne selon le principe de réciprocité.
Augmenter la durée de l’exposition nécessite de fermer le diaphragme pour que la quantité de lumière atteignant la surface sensible reste identique.
Comprendre les réglages de l’exposition
Réaliser une photographie parfaitement exposée correspond à un principe simple, celui d’amener à la surface photosensible la juste quantité de lumière pour obtenir la bonne exposition et d’éviter de surexposer ou de sous-exposer. L’analyse d’une action simple, celle de remplir un seau d’eau va nous permettre la bonne compréhension du travail d’exposition. Notre challenge est ici de remplir, complètement et sans que celui-ci ne déborde, un récipient d’une certaine contenance. Allons-y pour un peu de plomberie…
Remplissage d’un seau d’une contenance de 10 litres. Nous ouvrons le robinet et nous le fermons juste avant que le seau ne déborde.
- Si nous avions laisser le seau déborder, nous aurions obtenu une surexposition de la surface sensible -> cas d’une surexposition;
- si nous avions fermé le robinet trop tôt, le seau trop peu rempli nous donnerait une sous-exposition de la surface sensible -> cas d’une sous-exposition;
- nous avons fermé le robinet au bon moment, nous obtenons le juste remplissage de la surface sensible -> cas d’une exposition correcte.
Une notion de temps de remplissage apparaît dès à présent. Pour un remplissage du seau 10 litres mais en deux fois moins rapide, il suffit de d’ouvrir le robinet à moitié.
Nous pouvons dire alors que pour chacune des positions d’ouverture du robinet, il y aura en conséquence un temps de remplissage correspondant. Les photographes nomment ouverture du diaphragme, la position à laquelle on décide d’ouvrir le mécanisme du diaphragme, donc la position à laquelle on ouvre le robinet.
De même, pour chacun des temps de remplissage choisis, il nous faudra trouver l’ouverture nécessaire. Les photographes nomment vitesse d’obturation, le temps pendant lequel on choisi d’ouvrir le mécanisme de l’obturateur, donc le temps pendant lequel on ouvre le robinet.
On dispose en plus de la possibilité de faire varier les chiffres nécessaires à cet équilibre en faisant le choix de remplir tour à tour des récipients de différentes contenances. Les photographes nomment sensibilité, la réactivité de la surface sensible à la lumière, donc la faculté qu’a le capteur à réagir lentement ou rapidement à la lumière. Cette échelle de sensibilité permet de retrouver l’équilibre idéal entre les deux réglages précédents (ouverture et vitesse) et ainsi obtenir toujours une exposition correcte même dans le cas de pénurie ou au contraire de surabondance de lumière.
En résumé :
- Les facteurs qui influent sur le remplissage sont :
- la quantité de liquide disponible dans la cuve principale;
- l’ouverture du robinet par lequel on déverse le liquide;
- la durée possible de remplissage;
- la dimension du récipient choisi.
- Par analogie :
- la lumière ambiante
- l’ouverture du diaphragme
- la vitesse d’obturation
- la sensibilité du capteur
Ouverture, vitesse et ISO
Si le triangle de l’exposition est la représentation de la relation existant entre les trois principaux composants de l’exposition ISO – la vitesse d’obturation – l’ouverture du diaphragme, il faut savoir comment ces trois composants interagissent dans la réalisation d’une photographie. Le schéma de l’exposition peut être vu d’une autre façon.
Celui proposé ci dessous devrait vous permettre de visualiser les « effets » que l’on peut obtenir en prenant la peine de gérer les paramètres d’ouverture, vitesse et sensibilité et d’éviter ainsi quelques déconvenues.
ISO (International Organisation for Standardization) : Unité utilisée pour exprimer la sensibilité du film ou de celle du capteur en photographie numérique.
Le réglage des ISO permet de définir le niveau de sensibilité de votre capteur et donc sa réactivité à la lumière. Cette valeur est déterminée par un chiffre : plus il est bas, plus la sensibilité est faible; plus il est élevé, plus la sensibilité est haute. Selon le modèle de votre appareil photo, les chiffres les moins élevés peuvent être 50, 100, 200 et les plus élevés peuvent atteindre 25600, 51200, 102400.
A chaque fois que vous augmentez le niveau de sensibilité, le capteur est deux fois plus sensible à la lumière (ISO 100 à ISO 200, ISO 200 à ISO 400, ISO 400 à 800,…). Cela signifie que votre capteur aura besoin de moitié moins de lumière pour réaliser la même exposition et cela à chaque augmentation du niveau de la sensibilité.
Cette suite de chiffres, 100, 200, 400, 800, 1600, 3200, 6400, 12800, 25600, 51200, 102400 est donc à lire comme une échelle sur laquelle chaque échelon vous emmènerait deux fois plus haut.
NB : Il faut noter que l’échelle donnée ici est l’échelle « historique », les valeurs accessibles sont actuellement plus nombreuses puisque les appareils numériques nous offrent maintenant la possibilité de régler la sensibilité du capteur par incréments de tiers de valeurs.
Connaître et comprendre le réglage des ISO est utile pour les photographes. Ce réglage doit être établi en fonction de la quantité de lumière disponible. On abaisse la sensibilité du capteur lorsque la quantité de lumière disponible est grande, on l’augmente si elle est faible. Il est toutefois nécessaire d’être attentif à ce que l’on considère être une faible quantité de lumière. Un éclairage de rue en ville la nuit peut apporter une quantité de lumière suffisante pour y travailler à des sensibilité moyennes, voire peu élevées en concentrant son cadrage sur les zones de lumière les plus fortes.
C’est bien le réglage des ISO que tout photographe opère en premier sur son boîtier. Il permet de mieux gérer les effets qu’il souhaite intégrer à son image : des effets d’écriture de mouvement grâce à la gestion de la vitesse d’ouverture, des effets liés à la profondeur de champs liés à la gestion du réglage de l’ouverture. Une fois que vous avez compris comment tirer parti du réglages des ISO, vous pouvez tenter quelques expériences en créant des variantes d’effets à la prise de vue.
A retenir comme base : Les réglages d’ouverture de diaphragme et de vitesse d’obturation dépendent du réglage de sensibilité mis en place pour la prise de vue.
Av (Aperture value) : indicateur de la valeur l’ouverture du diaphragme. Représentée dans certaines marques par l’abréviation A facilement confondue avec le A de Auto.
Le réglage d’ouverture du diaphragme concerne le contrôle de la quantité de lumière que reçoit le capteur de votre APN. Le diaphragme est ce « robinet » qui permet de faire entrer une quantité choisie de lumière dans la camera obscura. Si vous observer de près l’objectif de votre appareil photo, vous discernerez à l’intérieur un iris constitué de lamelles permettant de contrôler la dimension du sténopé par lequel entre la lumière dans votre camera obscura. En manœuvrant la bague de l’ouverture et/ou en exploitant vos mollettes de réglages vous augmentez ou réduisez la dimension du trou et par la même la quantité de lumière pénétrant à l’intérieur de la boîte.
Le réglage de l’ouverture s’établit sur une échelle de valeurs appelées « f-stop » dans le langage courant des photographes. Les valeurs les plus courantes pour le f-stop sont 1.4, 1.8, 2.0, 2.8, 3.5, 4, 5.6, 8, 11, 16 et 22. Cette échelle peut s’étendre selon la construction et le format de boîtier auquel votre objectif est destiné.
NB : Il faut noter que l’échelle donnée ici est l’échelle « historique », les valeurs accessibles sont actuellement plus nombreuses puisque les appareils numériques nous offrent maintenant la possibilité de régler l’ouverture du diaphragme par incréments de tiers de valeurs.
Lorsque vous ajustez l’ouverture, tenez compte que :
- plus le chiffre choisi est grand plus l’ouverture est petite (la quantité de lumière atteignant votre capteur est donc réduite)
- plus le chiffre choisi est petit plus l’ouverture est grande (la quantité de lumière pénétrant dans le système est importante)
Retenez en premier qu’en ajustant la valeur d’ouverture juste d’un diaphragme, vous doublez ou vous diminuez la quantité de lumière pénétrant dans la chambre.
Exemple : En passant du f-stop 5.6 au f-stop 8, vous doublez la quantité; en passant de la valeur 8 à celle de 5.6, vous réduisez la quantité par deux.
La bonne compréhension du réglage de l’ouverture permet une meilleure gestion de la profondeur de champ.
La profondeur de champ est l’étendue de la zone vue comme nette sur une photo.
La zone de netteté s’établit de part et d’autre du point de mise au point réalisé sur le sujet principal. Cette zone de netteté est générée dans une proportion d’un tiers à l’avant du sujet et de deux tiers à l’arrière du sujet.
La façon dont vous réglez votre ouverture de diaphragme influe donc immédiatement sur la représentation du contenu de votre image.
Lorsque vous ajustez l’ouverture, tenez également compte que :
- plus le chiffre choisi est grand, plus la profondeur de champ est réduite. Avant plan et arrière plan seront flous.
- plus le chiffre choisi est petit, plus la profondeur de champ est grande. Avant plan et arrière plan seront nets.
Si vous voulez contrôler l’ouverture du diaphragme manuellement, passez sur le mode de travail « Priorité ouverture » symbolisé par la lettre Av ou A de votre molette de contrôle des modes de travail.
L’essentiel est de pratiquer régulièrement jusqu’à ce que les différentes possibilités offertes par le réglages de l’ouverture du diaphragme vous soient familières et que vous produisiez l’image que vous souhaitez produire.
Tv (Time value) : indicateur de la valeur de la vitesse d’obturation. Représentée dans certaines marques par l’abréviation S pour Speed.
Pour les photographes travaillant en priorité à la vitesse qu’y a-t-il d’aussi important que la vitesse d’obturation ? Tout le reste bien sûr ! Ce mécanisme n’est en rien indépendant des réglages ISO et ouverture mais la gestion des vitesses d’obturation permet la création d’effets liés au mouvement des sujets photographiés.
A chaque fois que vous déclenchez, une porte s’ouvre et se ferme devant votre capteur numérique. L’obturateur de votre appareil est le mécanisme que vous entendez opérer lors du déclenchement. Le son produit vous permet de savoir que votre photo vient d’être réalisée. L’obturateur est le dispositif qui détermine le temps pendant lequel votre capteur est exposé à la lumière.
Important : En d’autres mots, si l’ouverture permet de contrôler la quantité de lumière qui entre dans la camera obscura, l’obturateur permet de fixer le temps pendant lequel la lumière peut atteindre votre capteur. La vitesse d’obturation est mesurée en secondes et en fractions de seconde. Si vous utilisez une vitesse de 1/60s, le temps pendant lequel la lumière atteint votre capteur est d’un soixantième de seconde. Il est utile de retenir que plus le chiffre qui suit la fraction est grand, plus le temps d’exposition est court.
Le réglage du temps d’exposition s’établit sur une échelle de valeurs appelées « Vitesses » dans le langage courant des photographes. Les valeurs les plus courantes sont B, 30s, 15s, 5s, 2s, 1s, 1/2s, 1/4s, 1/8s, 1/15s, 1/30s, 1/60s, 1/125s, 1/250s, 1/500s, 1/1000s, 1/2000s, 1/4000s, 1/8000s. Les valeurs les plus courtes se retrouvent le plus souvent sur des appareils semi-professionnels et professionnels.
Voyez qu’en ajustant la valeur de vitesse juste d’un échelon, vous doublez ou vous diminuez le temps pendant lequel la lumière pénètre dans la chambre.
Exemple : En passant de l’échelon 1/30s à celui de 1/15s, vous doublez le temps de pose; en passant de la valeur 1/15s à celle de 1/60s, vous réduisez de temps de pose par deux.
NB : Il faut noter que l’échelle donnée ici est l’échelle « historique », les valeurs accessibles sont actuellement plus nombreuses puisque les appareils numériques nous offrent maintenant la possibilité de régler la vitesse par incréments de tiers de valeurs.
Si vous voulez contrôler la vitesse d’obturation manuellement, passez sur le mode de travail « Priorité vitesse » symbolisé par la lettre Tv ou S de votre molette de contrôle des modes de travail.
Lorsque vous serez à l’aise avec l’utilisation des vitesses d’obturation, il vous sera aisé de générer des effets liés à leur usage et ainsi exploiter votre boîtier de façon plus créative en écrivant ou en figeant votre sujet dans son mouvement si vous le souhaitez.
Conclusion
Combiner les réglages ISO, ouverture et vitesse résulte de la volonté du photographe d’obtenir un réglage adéquat en vue d’obtenir une exposition correcte (un cliché exploitable en post-production) tout en générant une esthétique adéquate et spécifique dans l’image envisagée.
Ecrire avec la lumière est en fait un challenge… Les décisions prises par le photographe en matière de gestion de la profondeur de champ et des effets de vitesse donneront d’énormes différences entre deux clichés d’un même sujet. C’est ici que le photographe fait la différence avec ses collègues. Evidemment, la pratique reste le seul moyen d’apprendre à tout âge. Donc, n’oubliez pas de pratiquer !
Ci-dessous un résumé des effets liées aux réglages par valeurs de diaphragme, vitesses d’obturation et réglages de sensibilité.
A lire également : http://www.exposureguide.com/exposure.htm